Notre comité ORT en Belgique

PATRICK MENACHE

Vice-Président

Patrick Menache, Vice-Président de l’ORT Belgium interviewé par Nathalie Rabine, Secrétaire Générale.

NR : En tant que nouvelle dans le comité directeur, je suis ravie de t’interviewer. Comment et quand as-tu connu l’ORT ? 

PM : C’est en rangeant quelques souvenirs que j’ai retrouvé une photo où l’on peut me reconnaître, jeune homme, au sein d’une délégation de l’ORT Israël en 1981 au Zaïre : j’avais 25 ans à l’époque, et déjà, l’ORT, l’une des plus anciennes ONGs dédiées à l’éducation juive, s’invitait dans ma vie. Il avait été question d’installer une école ORT, mais comme il y régnait une instabilité politique, cette initiative n’avait pas vu le jour.

Je connais l’ORT et ses nombreuses réalisations depuis 40 ans.

Zaïre 1981

NR : De quand date ton implication dans l’ORT ?

PM : Depuis longtemps,  je désirais m’occuper d’une œuvre sociale principalement axée sur les enfants, l’éducation et le judaïsme. Grâce à l’ORT, j’ai trouvé les trois motivations qui m’animaient. J’ai donc suivi notre dynamique Présidente Charlotte Gutman, dans son entreprise sociale. C’est elle qui m’avait contacté quand elle est devenue présidente de l’ORT Belgium ASBL en 2006. 

A cette époque-là, la génération des anciens était encore présente. Entretemps beaucoup de personnes âgées ont fait leur « alyah *» ou sont décédées. La nouvelle génération ne connaît absolument pas les réalisations de l’ORT dans le monde.

NR : A quelles activités de l’ORT as-tu participé en Belgique

Chaque année ‘normale’, des événements étaient organisés : festival de films israéliens en coopération avec IMAJ, conférences sur des thèmes qui nous concernent, je citerais celle avec Isaac Touitou, Directeur de l’ORT Montreuil et devenu Vice-Président de l’ORT France suite à la reconnaissance du meilleur lycée de France décernée à l’ORT Montreuil (BAC + 5).

J’avais proposé d’organiser des voyages qui se sont révélés extraordinaires : Strasbourg en 2012, Vilnius en 2013 où nous nous sommes rencontrés (Patrick & Nathalie), Toulouse (2015) ou en Ukraine en 2017, et enfin en Espagne en 2019. Il y a aussi eu Buenos Aires et Montevideo en 2014, un long voyage que je n’ai pu accompagner mais qui fut une belle réussite. 

Strasbourg 2012

Ce sont aussi des occasions de partage où on vit ensemble des moments d’amitié fort sympathiques. Ce que je retiens de tous ces voyages, c’est la concrétisation des projets de l’ORT, admirer les résultats sur le terrain, et surtout comprendre la mentalité dans laquelle tous ces enfants évoluent. Et quand je parle des enfants, je ne parle pas uniquement des enfants juifs, mais aussi des catholiques, des musulmans, des laïques, tous les enfants. Puisque l’ORT est une institution juive et non sectaire.

NR : A quelles activités de World ORT as-tu participé ?

PM : Notre comité directeur a participé à Londres à des soirées majestueuses de donation organisées par l’ORT UK et à des réunions dans les bureaux de World ORT.

NR : A la création des trois écoles ORT en Belgique en 1946, l’ORT était surtout connue pour la formation à des métiers manuels.

PM : Une des raisons pour lesquelles j’étais très intéressé par l’ORT, c’est que je suis convaincu qu’il y a de la place pour des métiers techniques. Pas seulement pour des métiers ‘intellectuels’. Tout le monde n’a pas les aptitudes ou les moyens pour devenir avocat ou médecin. On peut très bien gagner sa vie en tant qu’opticien, informaticien, créateur de mode, chimiste, … des professions qu’on peut trouver au sein de l’ORT. 

Au Zaïre (République du Congo), où je suis né, il y avait justement une école qui s’appelait Don Bosco et qui était spécialisée dans les métiers techniques pour la formation de menuisiers et mécaniciens entre autres. 

NR : Les écoles de l’ORT sont principalement connues aujourd’hui pour leur avance technologique dans l’enseignement. 

PM : En effet, l’application de « STEM* » (Sciences, Technology, Engineering & Mathematics) est un fait dans tous les lycées de l’ORT qui ont souvent été récompensés d’un prix d’excellence du Ministère de l’Education de leur pays, comme à Moscou ou Buenos Aires…  et c’est une grande fierté pour nous au comité de représenter une institution qui a su évoluer et s’adapter aux nouvelles circonstances.

NR : Quels sont tes crédos ?

Chaque individu a une place à prendre dans la société et il faut simplement trouver le métier qui s’adapte à sa personnalité. Il existe un métier pour chaque personne. On doit pouvoir trouver sa voie. Et si l’adolescent ne l’a pas trouvée, c’est peut-être parce qu’il n’a pas été bien guidé. C’est cet accompagnement extraordinaire qu’offrent les écoles de l’ORT partout dans le monde. De permettre à chaque étudiant de trouver le métier qui le rende heureux.

NR : Quels sont tes objectifs au sein de l’ORT ?

Mon rêve serait que le gouvernement belge adopte une collaboration étroite avec la mission et la philosophie des écoles ORT. Et pourquoi pas d’envisager une nouvelle école ORT dans l’avenir ? Ce serait autant bénéfique pour les ados qui cherchent leur voie, que pour Israël et les pays où l’ORT est active, et qui pourraient partager leur expérience de terrain. 

NR : Quelles opportunités existent pour l’ORT maintenant en Belgique ?

Je crois qu’il faut encore plus faire connaître l’ORT auprès des autorités belges. Françoise Schepmans*, 1ère Echevine de Molenbeek St Jean, ayant l’enseignement dans ses attributions, a été invitée à notre voyage en Espagne, et elle a été très impressionnée par l’approche de l’ORT dans son programme d’accompagnement aux élèves.

Ce qui m’intéresse surtout, c’est que les Juifs et Israël, soient considérés comme des personnes qui désirent partager leurs savoirs.

Cela fait partie du changement des mentalités également, et de la lutte contre l’antisémitisme. En Israël, il existe un métissage de cultures et de confessions, et les enfants qui y étudient diffusent cette manière d’étudier et du vivre ensemble.

Bientôt, on reviendra à la normale, après cette période Covid, et on aura quoi faire, j’en suis sûr.

NR : Peux-tu te présenter plus personnellement ?

Comme expert immobilier, je conseille essentiellement les patrimoines familiaux dans leurs développements, surtout à Bruxelles. 

Mon hobby principal, ce sont les randonnées et les voyages : j’adore partir à la découverte d’une nouvelle ville et j’utilise toujours les moyens de transport locaux pour être proche des gens. J’essaie de découvrir la mentalité des gens que ce soit aux Etats-Unis ou à l’Ile Maurice. 

En véritable cosmopolite, sportif, j’adore voyager et je me partage entre la Belgique, Israël et les USA. Je parle le français, l’anglais, un peu de néerlandais et 

d’allemand, mais aussi le swahili et lingala.

NR : En 2021 en Belgique, l’ORT existe déjà depuis 75 ans.

Notre objectif aujourd’hui est de mieux faire connaître l’ORT à la communauté juive : la newsletter est un moyen, les réseaux sociaux, le site internet en sont d’autres.

Je terminerai en vous invitant à participer à notre E-Gala le mardi 1er juin à 18h00. 

Vous devriez tous être intéressés. Et vous serez surpris dans le bon sens !

Bruxelles 2021

*Françoise Schepmans : Députée au Parlement bruxellois ; ancienne Bourgmestre de Molenbeek St Jean (2012-2018)